instruction en famille
IEF et apprentissages

L’instruction en famille

De plus en plus de familles s’intéressent à l’instruction en famille, ou IEF. Si cela est une évidence pour certains, d’autres hésitent à se lancer. Peur du contrôle, peur d’échouer, ou encore peur de ne pas savoir s’organiser. Les freins peuvent être nombreux et empêcher bon nombre de parents de se lancer dans l’aventure. Alors qu’en est-il vraiment ? Que prévoit la loi ? Quelles sont les différentes façons de pratiquer l’IEF ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article.

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mon organisation Montessori à la maison

Dans cet atelier, je t’expliquerai : 

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Ce que dit la loi sur l'instruction en famille

L’instruction en famille consiste à instruire son enfant sans que celui-ci n’aille à l’école. Et oui ! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est l’instruction qui est obligatoire en France et non l’école !

« L’instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publiques ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix. » Art. L. 131-2 du Code de l’éducation.

Pour l’instant, l’obligation d’instruction s’applique aux enfants âgés de 6 à 16 ans. La nouvelle loi visant à abaisser l’âge d’obligation scolaire à 3 ans n’étant pas encore validée.

« L’instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et seize ans. » Art. L. 131-1 du Code de l’éducation.

Il y a cependant obligation de déclarer ce choix, à la mairie, et à l’inspecteur d’académie. Cette déclaration doit intervenir pour chaque enfant, à chaque rentrée scolaire, ou dans les 8 jours suivant un déménagement ou un changement de mode d’instruction.

« Les personnes responsables d’un enfant soumis à l’obligation scolaire définie à l’article L. 131-1 doivent le faire inscrire dans un établissement d’enseignement public ou privé, ou bien déclarer au maire et à l’autorité de l’Etat compétente en matière d’éducation, qu’elles lui feront donner l’instruction dans la famille. Dans ce cas, il est exigé une déclaration annuelle. Les mêmes formalités doivent être accomplies dans les huit jours qui suivent tout changement de résidence ou de choix d’instruction. » Art. L.131-5 du Code de l’éducation.

Les contrôles de l'instruction en famille

Cependant, bien que cela soit légal, instruire soi-même son enfant impliquera de se soumettre à différents contrôles de la part de l’Etat. Le but est de vérifier qu’une instruction est bien donnée à l’enfant et que celui-ci progresse.

Le contrôle de la mairie

Le contrôle de la mairie a lieu tous les 2 ans. Attention, ce n’est pas une enquête sociale. Il a pour objectif de connaître les raisons de l’IEF, ainsi que les moyens utilisés pour mettre en place cette instruction.

« Les enfants soumis à l’obligation scolaire qui reçoivent l’instruction dans leur famille, […], sont dès la première année, et tous les deux ans, l’objet d’une enquête de la mairie compétente, uniquement aux fins d’établir quelles sont les raisons alléguées par les personnes responsables, et s’il leur est donné une instruction dans la mesure compatible avec leur état de santé et les conditions de vie de la famille. » Art. L131-10 du Code de l’éducation.

Le contrôle pédagogique

Si vous faites le choix de l’instruction en famille, vous aurez également chaque année un contrôle pédagogique.

« L’autorité de l’Etat compétente en matière d’éducation doit au moins une fois par an, à partir du troisième mois suivant la déclaration d’instruction par la famille, faire vérifier que l’enseignement assuré est conforme au droit de l’enfant à l’instruction tel que défini à l’article L. 131-1-1.

Ce contrôle […] vérifie notamment que l’instruction dispensée au même domicile l’est pour les enfants d’une seule famille. » Art. L131-10 du Code de l’éducation.

Les choix pédagogiques sont libres, les familles ne sont donc pas tenues de suivre le programme de l’éducation nationale. Il faut cependant que l’enfant atteigne les compétences et les connaissances attendues en fin de chaque cycle.

« L’acquisition des connaissances et compétences est progressive et continue dans chaque domaine de formation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et doit avoir pour objet d’amener l’enfant, à l’issue de la période de l’instruction obligatoire, à la maîtrise de l’ensemble des exigences du socle commun. La progression retenue doit être compatible avec l’âge de l’enfant et son état de santé, tout en tenant compte des choix éducatifs effectués et de l’organisation pédagogique propre à chaque établissement. » Art. D131-12 du Code de l’éducation.

« Le contrôle de la maîtrise progressive de chacun des domaines du socle commun est fait au regard des objectifs de connaissances et de compétences attendues à la fin de chaque cycle d’enseignement de la scolarité obligatoire, en tenant compte des méthodes pédagogiques retenues par l’établissement ou par les personnes responsables des enfants qui reçoivent l’instruction dans la famille. » Art.R131-13 du code de l’éducation.

Attention tout de même, les textes risquent de changer en fonction de l’application de la nouvelle loi abaissant l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans.

Pourquoi faire le choix de l'instruction en famille ?

Quelles que soient les raisons qui poussent les parents à déscolariser leur enfant, ce choix n’est pas définitif. Ne vous mettez donc pas la pression ! Il n’est pas rare que des enfants alternent entre IEF et école. Faites votre choix pour l’année à venir, et reposez-vous la question à chaque rentrée, si ce choix vous convient toujours ou non, à vous et à vos enfants. Quoi qu’il en soit, c’est en général l’enfant qui se trouve au centre du projet et du choix, les parents cherchant le meilleur pour lui. Dans certaines familles, c’est d’ailleurs l’enfant lui-même qui exprime son envie d’aller ou non à l’école.

Un choix imposé par les circonstances

L’enfant peut parfois ressentir un mal être ou une souffrance à l’école, ce qui pousse les parents à le déscolariser. Difficulté d’adaptation, harcèlement scolaire, ou encore profil particulier. Elle peut être également liée au manque de place dans l’établissement choisi, ou à la distance géographique trop importante. L’enfant souffrant d’une maladie peut ne pas être en état de suivre une scolarité normale de par sa fatigabilité par exemple. Les raisons sont multiples. Certains retourneront à l’école une fois la situation problématique réglée. D’autres, opteront finalement pour continuer l’IEF, et faire de ce mode d’instruction un choix de vie sur le long terme.

Un choix de vie

Parfois, le fait d’instruire ses enfants à domicile est un choix de vie mûrement réfléchi. Ce projet de vie peut d’ailleurs être fait avant même la naissance des enfants, ou de leur entrée à l’école. Pour d’autres, le projet se construit petit à petit, souvent lorsque l’école ne convient pas. Des valeurs divergentes, un désaccord avec le programme et les moyens pédagogiques, l’envie d’accompagner son enfant et de le laisser évoluer à son rythme, ou encore un projet de voyage. Là encore, les raisons de ce choix sont multiples.

Différentes façon de pratiquer l'instruction en famille

Il existe autant de familles que de façon de pratiquer l’école à la maison. A chacun de trouver la formule qui lui convient. Et de réajuster en fonction des besoins, des envies et de l’âge des enfants.

Les cours par correspondance

Certains parents feront le choix de prendre un cours par correspondance. Cela permettra d’avoir un cadre, une progression établie et un suivi par des professeurs. Il existe différents organismes qui proposent des cours par correspondance. Le CNED, les cours pi, les cours saint-anne ou encore les cours EAD en Belgique. Mais il en existe bien d’autres.

L'école à la maison

Cette manière de faire reprend le fonctionnement de l’école. Mais ce sont les parents qui établissent le programme et la progression. Les apprentissages fondamentaux tels que le français ou les maths occupent une place importante. Mais bien souvent, les parents essayent d’adapter les apprentissages aux centres d’intérêt de leurs enfants. Ils s’appuient sur des livres et manuels scolaires. Et ce sont eux qui évalueront les connaissances de leurs enfants. Certains choisiront des horaires fixes de travail, et de vacances. Ainsi qu’un lieu dédié aux apprentissages, que ça soit une pièce entière ou un coin de la maison.

Les pédagogies alternatives

De nombreux parents choisissent également une ou plusieurs pédagogies alternatives. Celles-ci permettent d’accompagner l’enfant dans son développement en le rendant acteur de ses apprentissages. Elles nécessitent souvent une formation particulière du parent, voire l’acquisition de matériel. Elles demandent en général de la part du parent une attitude bienveillante et peu interventionniste. Les parents s’inspirent parfois d’une ou plusieurs de ces pédagogies en piochant à droite à gauche les outils qui les intéressent. D’autres préfèrent en choisir une seule et suivre la progression complète. Les pédagogies les plus souvent retrouvées sont les pédagogies Montessori, Steiner, Freinet, Reggio et Charlotte Mason.

Les apprentissages autonomes

Egalement appelé « unschooling », il s’agit ici de n’imposer aucun apprentissage à l’enfant. Il apprend de manière autonome, en fonction de ses centres d’intérêts, de ses besoins et de son évolution. L’enfant apprend suite à ses interrogations et recherches. On parle aussi de l’école de la vie. Les parents proposent des activités, mais n’imposent rien. Ils sont des « facilitateurs d’apprentissage ». Leur rôle est d’accompagner leur enfant dans ses découvertes, en suscitant son intérêt pour telle ou telle chose, et en répondant à ses interrogations en poussant leur enfant à toujours chercher par lui-même pour en savoir d’avantage.

Ici donc, le cadre est libre. Pas d’horaires d’apprentissages ni de périodes de vacances prédéfinies. Les cahiers et manuels sont rarement utilisés, sauf si l’enfant en fait la demande. Il n’y a pas d’évaluation non plus : l’enfant apprend pour lui. Mais les parents prennent souvent des photos des activités pour créer une sorte de cahier de suivi. La règle d’or ici : s’adapter à l’enfant !

Zoom sur la pédagogie Montessori dans le cadre de l'instruction en famille

Passionnée par la pédagogie Montessori, c’est tout naturellement que je l’ai proposée à ma fille dans le cadre de l’école à la maison. Mais, il y a différentes façons de la mettre en pratique. Si vous souhaitez vous aussi pratiquez la pédagogie Montessori à la maison, sachez que je propose des séances de coaching pour vous y aider.

Aide à l'enfant

Comme nous l’avons vu dans un précédent article, la pédagogie Montessori est tout d’abord une façon particulière de considérer et d’accompagner l’enfant. Elle est donc entièrement compatible avec l’instruction en famille, en unschooling. L’idée étant de rendre son enfant le plus autonome possible, en lui apportant les aides nécessaires à son développement en fonction de ses intérêts.

faire la vaisselle

Apprentissages

Dans la pédagogie Montessori, les apprentissages et les différentes activités sont articulées entre elles selon une progression claire. Elle utilise la manipulation de matériel concret pour mener l’enfant à l’apprentissage de notions abstraites.

Les familles pratiquant l’IEF de type école à la maison comme vu plus haut pourront suivre l’intégralité du programme, avec des séances de travail organisées. Ils pourront également piocher en fonction de leur programme les outils dont ils ont besoin pour aborder certaines notions.

D’autres encore pratiquant le unschooling, pourront proposer certaines activités à leur enfant pour soutenir leur intérêt et répondre à leurs questions. Mais n’imposeront ni horaires de travail ni progression.

La présence d'une communauté d'enfants

Une question qui se pose quand on choisit d’appliquer la pédagogie Montessori à la maison est la question du nombre d’enfants présents pour la mettre en pratique. Effectivement la pédagogie Montessori a été créée et mise en place à la base dans des écoles. C’est donc toute une communauté d’enfants qui fait vivre le matériel didactique issu de cette pédagogie. A la maison, l’émulation entre enfants ne sera donc pas présente. Bien qu’elle puisse exister au sein des fratries où les grands montrent aux plus jeunes, mais pas avec la même intensité qu’en classe. Le matériel ne fonctionnera donc pas « tout seul ». Ça sera alors au parent de créer de l’interaction et de l’émulation, en prenant parfois un matériel et en s’installant pour travailler lui aussi.

Ressources concernant l'instruction en famille

Pour finir cet article, je vous propose quelques ouvrages sur l’instruction en famille, qui vous permettront d’aller plus loin. Il en existe plein d’autres, la liste est loin d’être exhaustive ! Vous pourrez cliquer sur le lien pour les découvrir.

J’espère que cet article vous a plu, et qu’il vous aidera
à y voir plus clair si vous souhaitez vous lancer
dans l’instruction en famille
Et vous ? Que pensez-vous de l’instruction en famille ?
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Je m’appelle Séverine, j’ai 34 ans. Je suis maman de trois enfants nés en 2014, 2017 et 2021. En avril 2018, nous commencions avec mon aînée une belle aventure : celle de l’école à la maison. Soucieuse de laisser mes enfants évoluer à leur rythme et passionnée par la pédagogie Montessori, c’est tout naturellement que j’ai choisi de l’appliquer au quotidien et dans les apprentissages. Aujourd’hui, je souhaite aider les mamans qui débutent et souhaitent appliquer cette pédagogie chez elles, en partageant mon expérience, des astuces et des outils concrets.

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